•  Bonjour à tous et à toutes,

     Après la neige apportant son lot de galères, nous héritons à présent des intempéries et son cortège de nuages. Je dis que si cette journée tourne au naufrage, prenez le temps de vous poser au sec pour tourner quelques pages des aventures de Théosmose et de son équipage.

     Vendredi dernier, des soucis avec mon blog m’ont contraint à ne publier la suite des aventures du Marquis du Val de Brume que samedi matin. Aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre, l’épisode du Prophète noir sera en ligne en fin de matinée.

     Suite à une publicité sur facebook, vous êtes plus nombreux à suivre hebdomadairement les aventures de mes personnages. Je souhaite ici la bienvenue à ces nouveaux lecteurs et les incite à ne pas hésiter à me poster leurs commentaires ou remarques.

     Je vous donne à tous rendez-vous vendredi pour un nouvel épisode du Marquis.

     


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  • Bonjour à tous et à toutes,

    L'hiver n'en fini pas, tous les jours c'est la même ritournelle, un mélange de nuage, de pluie froide et de lassitude due à un manque d'ensoleillement. Je cris vive le mois de mai, que viennent les bougeons et les chants des oiseaux, que la nature s'éveille enfin et nous parfume, autant rester encore à couvert pour feuilleter les nouvelles pages du Marquis du Val de Brume.
    Si Theosmose et son équipage reste toujours prisonnier du sol de la comète Harvel, le Marquis lui quitte enfin le tarmac pour voler vers la suite de ses aventures.
    D’ici une semaine environ, la couverture de la Reine noire sera définitivement entérinée, il me tarde vraiment de pouvoir vous la présenter.
    Encore une fois bienvenue et merci à tous ceux qui nous rejoignent. Grâce à vous tous, ce rendez-vous bi hebdomadaire me donne encore plus d’énergie pour créer de nouvelles histoires que seul le temps m’empêche encore de coucher sur le papier.
    Passez tous un bon WE, profitez mais faites attention à vous, la vie est un bien précieux sur lequel nous devons veiller au quotidien.

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  •  Bonjour à tous et à toutes,

    Après bien des promesses le printemps est arrivé ce WE, ça fait un bien fou. Je dis attention à trop s’exposer car les premiers rayons s’attaquent à une peau bien tendre, alors entre deux baignades allongez-vous sur votre serviette de plage pour déguster sans modérations quelques pages des aventures de Theosmose et de son équipage.

    D’ici la fin de semaine j’aurai entre les mains les ultimes corrections de la Reine noire, roman qui fera suite à la Cabane aux orties. Quelques jours plus tard, pas plus c’est juré, cette ultime épreuve partira chez l’imprimeur pour se métamorphoser en livre.

    De mon côté plus que soixante dix petites pages d’écriture et je clorai les aventures de Virginie de la Sablière. J’espère que cette fin apportera satisfaction à tous ceux qui se seront passionnés pour son univers.

    Vendredi le Marquis qui a enfin retrouvé son neveu va pouvoir arrêter de subir les événements pour prendre la situation bien en main. Venez le retrouver sur mon blog et n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

    Bonne semaine à tous et à toutes, n’oubliez pas la crème solaire et faites le plein d’UV avec modération sinon certaines nuits risquent d’être douloureuses.

     


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  •  Bonjour à tous et à toutes,

     Un jour le printemps, le suivant l’été et aujourd’hui des relents d’hivers… Si comme moi vous trouvez que ces hésitations du temps prennent un malin plaisir à nous contrarier, oubliez les bulletins météo et plongez vous dans quelques pages de mes aventuriers.

     Après bien des péripéties, le Marquis retrouve enfin son filleul mais seront-ils longtemps en sécurité pour savourer ces retrouvailles ?

     Que peuvent bien cacher les découvertes d’Oallia dans cette mystérieuse grotte ? De retour dans leur vaisseau, Dimitri réussira-t-il enfin à trouver la solution pour leur permettre de quitter le sol de la comète Harvel ?

     Suivez la suite des ces deux feuilletons hebdomadaires sur ce blog.

     Rien de nouveau malheureusement ce vendredi à vous dire concernant la future, mais pas trop, parution de la Reine noire aux éditions Persée.

     Je vous souhaite par avance un bon WE, si le soleil veut bien se montrer généreux, profitez de ses rayons pour vous poser sur un transat ou une pelouse et prenez le temps de lire. S’évader loin, très loin n’est pas toujours une question de pouvoir d’achat, un livre d’occasion peut vous donner l’occasion de faire le tour du monde, de changer d’univers, de devenir un voyageur temporel, quelque soit votre âge ou votre mobilité.

     


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  • Bonjour à tous et à toutes,

    Un jour le printemps, le suivant l’été et aujourd’hui des relents d’hivers… Si comme moi vous trouvez que ces hésitations du temps prennent un malin plaisir à nous contrarier, oubliez les bulletins météo et plongez vous dans quelques pages de mes aventuriers.

    Après bien des péripéties, le Marquis retrouve enfin son filleul mais seront-ils longtemps en sécurité pour savourer ces retrouvailles ?

    Que peuvent bien cacher les découvertes d’Oallia dans cette mystérieuse grotte ? De retour dans leur vaisseau, Dimitri réussira-t-il enfin à trouver la solution pour leur permettre de quitter le sol de la comète Harvel ?

    Suivez la suite des ces deux feuilletons hebdomadaires sur ce blog.

    Rien de nouveau malheureusement ce vendredi à vous dire concernant la future, mais pas trop, parution de la Reine noire aux éditions Persée.

    Je vous souhaite par avance un bon WE, si le soleil veut bien se montrer généreux, profitez de ses rayons pour vous poser sur un transat ou une pelouse et prenez le temps de lire. S’évader loin, très loin n’est pas toujours une question de pouvoir d’achat, un livre d’occasion peut vous donner l’occasion de faire le tour du monde, de changer d’univers, de devenir un voyageur temporel, quelque soit votre âge ou votre mobilité.

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  •  Bonjour à tous et à toutes,

     Voilà poindre à l’horizon le joli mois de mai qui m’a vu naitre, et comme le dis si bien l’adage ce mois-là fait ce qu’il te plait. En attendant, durant les derniers quelques jours d’avril ne te découvre pas d’un fil, connectez vous sur mon blog et dévorez quelques pages de Théosmose et son équipage de risquophiles.

     En ce lundi matin, je m’impatiente comme vous de recevoir des nouvelles de la Reine noire, je vais dès ce matin me mettre en quête de nouvelles fraiches auprès de mon éditeur. Pour les nouveaux amateurs de mes écrits en ligne, je les informe que la Cabane aux orties est disponible en téléchargement à moitié prix sur l’adresse suivante :

     http://www.editions-persee.fr/catalogue?page=shop.product_details&category_id=18&flypage=flypage_persee&product_id=1192

     Je propose un rendez-vous hebdomadaire d’une heure (si besoin de plus nous adapterons) de conversation sur ma page facebook Denis Ecrivain Lereffait, tous les mercredi de 21 h à 22h. Dites moi ce que vous pensez de cette proposition qui se mettrait en place à compter de ce mercredi. Bien entendu, pour converser avec moi nous devrons devenir au préalable ami sur ma page, donc sollicitez-moi et je vous accepterai volontiers, car pour moi les échanges sont primordiaux.

     Je vous souhaite à tous et à toutes une belle semaine ensoleillée et vous laisse avec mes personnages qui en ce moment n’ont pas la vie facile.

     


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  •  Bonjour à tous et à toutes,

     Voici venu le mois de mai, son cortège de ponts et ses WE à rallonge. Profitez de ces temps libres pour vous faire plaisir, sortir, rencontrer des amis et pourquoi pas faire la fête. Profiter c’est aussi ne rien faire ou presque, une chaise longue, un cocktail de fruits, du farniente et c’est déjà un avant goût de paradis. Si pour certains plaisir rime également avec lire, alors pensez à suivre les aventures de mes personnages, celles du Marquis du Val de Brume mais aussi celles de Théosmose et de son incroyable équipage.

     Ces deux feuilletons hebdomadaires si différents l’un de l’autre n’en possèdent pas moins un étrange caractère commun. Le Marquis et son neveu d’un côté, l’équipage au grand complet du Proteus de l’autre, chacun ont quitté la terre ferme pour prendre de l’altitude.

     Ce vendredi le Marquis retrouve d’anciennes connaissances mais pour autant se trouvera-t-il en sécurité…

     Lundi Theosmose Oxford se retrouve au centre d’un combat de tous les dangers, parviendra-t-il à leur échapper ou tombera-t-il entre les griffes de ses mystérieux ennemis…

    Soyez curieux et rendez-vous sur mon blog pour en obtenir les réponses.

     Un bon WE à tous, prenez soin de vous et à la semaine prochaine.

     


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  • Bonjour à tous et à toutes,

    5 degrés ce matin et à peine plus du double cet après-midi, si comme moi vous ne vivez ni en Corse ni en région PACA, le réveil s’annonce décevant. Personnellement je pensais, j'espérais avoir remisé pour 6 mois les pulls au fond de mes armoires, je suis bon pour remettre le couvert. Heureusement tout n’est pas perdu car s’il parait que l’action réchauffe, alors les quelques pages à venir de Théosmose vous diront à quel point à chaque instant il risquera la catastrophe.

    Dans la semaine les corrections définitives des épreuves de la Reine noire seront entre mes mains, je mettrai alors à profit les ponts à venir pour en accélérer les validations. Si tout se déroule ainsi, le livre sera disponible à la lecture courant 1ére semaine de Juin

    Touts les news ne sont pas aussi bonnes, j’avais adressé une nouvelle pour un concours littéraire, mes écrits ont été écartés lors de la sélection finale. Comme promis, ce mercredi vous pourrez en retrouver l’intégralité sur mon blog, vous jugerez par vous-même.

    Le format de la nouvelle me convenant moyennement, je ne suis pas non plus surpris de ne pas en être le lauréat. Bâtir une intrigue qu’elle soit d’action ou de sentiments en vingt pages ne m’a jamais été facile. Pour m’exprimer j’ai besoin de développer mes intrigues et mes personnages, de leur donner de l’épaisseur, ce qui de mon avis est incompatible avec ce genre littéraire. Enfin difficile pour moi, car d’autres y parviennent mais ceux la seront dans l’ensemble incapables de gérer l’écriture d’une histoire complexe sur plus de 400 pages. Chacun son talent, je reconnais que celui-ci n’est pas le mien.

    Je vous laisse en compagnie de l’équipage du Proteus pour quelques pages, profitez des ponts pour prendre du bon temps. Bonne semaine à tous et à toutes.


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  • Par la fenêtre du train, Marine, les yeux dans le vague, voyait défiler le paysage verdoyant des campagnes françaises en ce printemps ensoleillé. Paris, la gare de Lyon et son agitation digne d’une fourmilière, tout lui semblait si loin à présent. Venise, terminus de son voyage l’attendait au bout de ces rails, il lui tardait de poser ses valises sur son quai. La gare Santa Lucia ressemblerait certainement à toutes les gares mais ce voyage demeurerait, sa vie durant, dans sa mémoire. Alejandro se déclarerait, elle le pressentait.

    Rien qu’à évoquer son prénom, le cœur de la jeune femme de vingt-cinq ans battit plus fort. Voilà un an, jour pour jour, qu’il l’avait croisé, que ses yeux s’étaient accrochés aux siens. Au premier regard, elle s’était laissé conquérir. Des hommes jeunes et moins jeunes avaient tenté plus d’une fois de la séduire sans que jamais elle ne réponde à leurs avances. Certaines de ses amies la prophétisaient vieille fille et se trompaient lourdement.

    Les aventures ne l’intéressaient pas. Elle cherchait l’amour avec un grand A et non une de ces amourettes de quelques semaines vouées aux seuls plaisirs du corps. Que l’on dise d’elle qu’elle s’était trompée de siècle ne la dérangeait pas, elle revendiquait sa différence.

    -Billet mademoiselle.

    La voix du contrôleur l’extirpa de sa torpeur. Elle sortit de son sac le billet de train qu’elle avait pris soin de composter avant son départ et le lui tendit. L’agent de la SNCF lui sourit aimablement, elle le remarqua à peine. Douze heures trente de voyage, une éternité… Les quelques revues achetées la veille ne parvinrent pas à lui faire passer le temps plus vite. En désespoir de cause elle se laissa aller à un état de somnolence propice aux rêves.

    Les trois heures suivantes défilèrent ainsi sans qu’elle ne s’en rende compte. Le corps endolori par une bien mauvaise position, elle dérangea son voisin pour aller se dégourdir les jambes. Plus que deux heures et les canaux de Venise se profileraient à l’horizon. Bien décidée à mettre tous les atouts de son côté, elle utilisa une bonne partie de ce temps pour se maquiller. Quand la voix du contrôleur annonça l’imminence de leur arrivé en gare, elle réajusta son chemisier.

    Le train s’immobilisa à quinze heures. Les premiers pas sur le quai lui confirmèrent que conformément au bulletin météo, la température avoisinait les vingt-six degrés. Le ciel d’un bleu azur dépourvu de toute trace de nuage, ne partageait son espace qu’avec un soleil déterminé. Toutes les gares se ressemblant, la même agitation chronique frappait tous les voyageurs. Sa valise à roulette bien en main, Marine se fraya un chemin jusqu’au hall principal. Certaine d’y retrouver son Alejandro, elle dévisagea toutes les personnes venus chercher un proche. Le nombre de passagers ne lui facilitait pas la tâche. Malgré toute son attention, toujours aucunes traces de l’élu de son cœur. Un instant elle crut le reconnaitre dans la foule mais ce n’était pas lui.

    Quand le nombre de passagers commença à décroitre, elle dut se rendre à l’évidence de son absence. Elle s’isola du mieux qu’elle pouvait du brouhaha et sorti son téléphone portable. A la quatrième sonnerie le répondeur se déclencha automatiquement. Elle exécrait devoir parler à une bande enregistreuse mais n’eut malheureusement pas d’autre choix.

    -Alejandro c’est moi, Marine, je suis à la gare Santa Lucia. Où es-tu ?

    Furieuse de se retrouver ainsi livrée à elle-même, elle enfoui son téléphone au fond de son sac. Pour couronner le tout, son Italien de niveau scolaire ne l’aiderait pas beaucoup. Comment pouvait-il ne pas être là ? Il connaissait l’horaire du train, c’est lui qui avait acheté le billet. Déjà que voyager seule durant plus de douze heures ne l’avait pas franchement amusé…

    Un jeune homme au visage patibulaire s’approcha d’elle. Prenant brusquement conscience de sa vulnérabilité, elle s’empara de la poignée de sa valise pour s’éloigner en direction d’un café bondé. La foule lui faisait un peu peur mais elle pensait s’y trouver en sécurité. Le jeune homme l’a suivi on prononçant deux longues tirades dont elle ne comprit pas un traitre mot. Parvenu au comptoir, elle commanda un café long. Heureusement son Anglais s’avérait d’un bien meilleur niveau que son Italien. Le serveur habitué aux touristes de nationalité étrangères qui tous les jours arpentaient cette gare lui répondit presque sans accent dans la langue de Shakespeare. Quelques instants plus tard, une tasse fumante lui était servie.

    Peu habituée à quitter le sol Français, elle dut se forcer à se calmer pour reprendre ses esprits. Elle était la première à sermonner ceux qui se laissait aller à juger les individus sur leur physique, et pourtant que venait-elle de faire d’autre… Et si Alejandro l’avait envoyé au-devant d’elle ? Pensant à lui, elle ressorti son téléphone portable et jeta un coup d’œil à ses messages. Bien lui en prit car justement un SMS venait de s’afficher sur son écran. En quelques mots Alejandro s’excusait de ne pouvoir la réceptionner au train car un problème technique durant son dernier enregistrement l’obligeait à rester sur place. Pour finir, il la conviait à rejoindre l’hôtel qu’il avait pris soins de réserver pour eux et qu’une vedette rapide l’attendrait au pied du vaporetto.

    Enfin il se manifestait. Sans lui pardonner tout à fait, elle comprenait mieux son absence. Dernièrement il travaillait sur son nouveau disque, un quatuor à corde dont il était le soliste. Loin de posséder les moyens des grands labels, la petite société d’édition qui soutenait son projet rencontrait souvent des problèmes techniques. Elle le savait car ce n’était pas la première fois que pareille chose se produisait. Seulement là ça tombait mal. Auprès du barman elle s’informa du lieu où se trouvait l’embarcadère du vaporetto.

    Situé à quelques dizaines de mètre, elle ne mit pas longtemps à le trouver. Etant le seul transport en commun possible sur ces canaux, une foule compacte attendait à la station le prochain bateau. C’est à cet instant qu’elle aperçut de nouveau le même jeune homme se précipiter dans sa direction. Elle décida de ne pas céder à la panique et de voir ce qu’il lui voulait.

    -Madame pas peur, votre mari demandé moi conduire vous à hôtel. Je pas savoir que vous parlez italien mal… Vous suivre moi vedette.

    A priori son français valait bien son italien, au moins faisait-il de son mieux pour se faire comprendre. La petite vedette, les amarres larguées, prit de la vitesse et se joua de la houle que provoquait autour de lui toutes les petites embarcations. Le nombre de bateaux croisant dans ces canaux était proprement hallucinant. Les vagues des plus gros propulsaient aléatoirement les plus petits vers les berges. Surfant sur ces vagues, ils ne mirent pas plus de dix minutes à rejoindre le quai privatif de l’hôtel Baglioni, situé à une centaine de mètres de la place Saint Marc.

    Alejandro avait vu les choses en grand, en très grand même. Cet hôtel cinq étoiles était un palace, l’un des plus beaux de Venise. Pour Marine d’origine modeste, cette déferlante de luxe lui donnait l’impression d’être une princesse venant d’atterrir dans un conte de fée. Avec sa valise à roulettes, elle se trouva ridicule quand le bagagiste vint prendre ses affaires. Si elle avait su dans quel type d’établissement Alejandro lui donnerait rendez-vous, jamais elle n’aurait accepté qu’il dépense autant d’euros pour un séjour ne devant pas excéder trois jours. Elle le savait sans problèmes d’argent, mais à ce point la… A moins qu’il ne cherche à l’impressionner… Arrivée à la réception, elle espéra ne pas se couvrir de ridicule en faisant une erreur de prononciation en anglais.

    -Je suis mademoiselle Marine Delapaix, monsieur Alejandro Catragoria a réservé une chambre.

    -Oui mademoiselle, je vais vous faire conduire à votre suite. Juste une petite signature sur ce registre et les formalités seront finies. Nous vous souhaitons la bienvenue et espérons que votre séjour sera agréable. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. Le diner sera servi dans la salle panoramique à partir de dix-neuf heure. Pour information tout le personnel parle français et l’anglais couramment.

    Trop heureuse de ne pas avoir à se débattre avec la langue italienne, elle signa le registre et se laissa conduire à sa chambre. Alejandro n’avait pas regardé à la dépense, la suite qui s’ouvrit devant elle se composait de trois grandes pièces. Après avoir remercié le personnel d’étage d’un pourboire, elle se retrouva seule. La valise encore intacte, elle se laissa tomber sur le grand lit de la chambre à coucher.

    La fatigue du voyage dans l’inconfort de son siège trop étroit lui retomba sur les épaules. Elle ferma les yeux pour savourer quelques minutes de calme et de confort. Tout ce luxe lui tournait un peu la tête. Jamais de sa vie son existence ne l’avait préparé à fréquenter ce genre de lieu. Dans tous les concerts où elle accompagnait son Alejandro, Marine croisait sans cesse des gens de toutes conditions. Nombreux étaient ceux pour qui l’argent ne représentait pas un problème particulier. Les côtoyer était une chose, partager leur train de vie en était une autre.

    Aujourd’hui, à cet instant, elle prit la mesure de la différence que la vie accordait que vous soyez puissant ou misérable. Le contenu de sa petite valise ne remplirait pas la moitié d’une des cinq penderies à sa disposition. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua que deux heures venaient de s’écouler depuis sa descente du train. Trop tard pour faire une sieste sans compromettre son sommeil de la nuit. En désespoir de cause elle opta alors pour un bon bain chaud. La salle de bain à son tour l’émerveilla. Tout de blanc immaculée, elle respirait le marbre blanc et autre nobles matériaux.

    Drapée dans un manteau de mousse parfumée, elle laissa de longues minutes ce bain la relaxer. Lorsque son portable sonna, elle devina de suite qu’elle n’aurait pas le temps de le rejoindre avant que la messagerie ne s’enclenche. Impatiente d’avoir des nouvelles d’Alejandro, elle enfila un peignoir sans plus ses soucier des traces humides qu’elle laisserait à sa suite. Marine avait vu juste, il s’agissait bien effectivement de lui. En quelques mots choisis, il se disait navré de ne pouvoir avant le diner. Qu’elle commence sans lui, il la retrouverait plus tard, et il l’espérait, avant le dessert.

    Ce nouveau contre temps lui arracha une grimace. Avant qu’elle ne retourne dans la salle de bain pour finir de s’essuyer, on frappa à sa porte. Et n’attendait et ne connaissait personne en cette ville, qui pouvait bien venir ainsi la déranger. Un moment elle envisagea de ne tout bonnement pas répondre puis se ravisa. Elle réajusta au mieux son peignoir pour dissimuler ses formes féminines et alla entrouvrir la porte de sa chambre. Un membre du personnel de l’hôtel patientait calmement.

    -Mademoiselle Marine DELAPAIX ?

    - Elle-même.

    - Un paquet pour vous.

    Le paquet en question ne ressemblait en rien aux cadeaux habituels. Cinquante centimètres sur trente, soit les dimensions idéales d’un tableau. Elle referma la porte et jeta un coup d’œil à la carte qui l’accompagnait. Elle portait la signature d’Alejandro. Déballant son étrange cadeau, elle se retrouva quelques secondes plus tard face à la représentation d’un orchestre symphonique au grand complet. Elle ne reconnut pas de suite la salle où se produisaient ces musiciens mais devina qu’elle devait forcément posséder un lien avec cette ville.

    Alejandro exagérait en la narguant de la sorte. Il ne trouvait pas cinq minutes pour passer la voir même en coup de vent pour l’embrasser mais parvenait néanmoins à acheter un tableau et lui faire livrer dans sa chambre. Après avoir observée en tous sens cette huile aux détails criant de réalisme, elle le reposa à terre et alla s’habiller. Si cet œuvre peinte dissimulait un message, Marine n’en comprit pas le sens. Etre seule dans cette chambre lui pesait déjà beaucoup mais alors devoir diner seule… Elle espéra qu’il puisse la rejoindre plus tôt qu’il ne l’escomptait dans son message, soit bien avant le dessert.

    En attendant il fallait tuer le temps. Puisqu’il venait de lui faire un cadeau, elle ne serait pas en reste. Tout hôtel de cette classe se devait de posséder une boutique de luxe, elle trouverait bien matière sur place à lui acheter à son tour une babiole en souvenir. Sur le coup, sans réfléchir, elle lui aurait volontiers acheté une montre, mais le message sous-jacent pouvait porter à confusion. L’enregistrement auquel il participait, elle savait l’importance qu’il revêtait pour lui. Depuis plus de quatre mois il disait tous les espoirs qu’il fondait sur lui pour mieux se faire connaitre auprès du grand public. Si les initiés reconnaissaient déjà son talent, pour la majorité des amateurs de musique classique il en allait tout autrement.

    C’était décidé, elle trouverait de quoi lui rendre son cadeau sans qu’il n’y voie un quelconque reproche. Sa carte bleue dans sa pochette, elle quitta sa chambre pour descendre à la boutique. Effectivement elle la trouva dans une salle attenante à la conciergerie. Principalement achalandée en vêtements et accessoires tels que boutons de manchette  nacrés ou épingle de cravates en or, elle n’avait que l’embarras du choix pour se décider sur quoi jeter son dévolu. Des boutons de manchette exploitant la forme d’un violon attira son attention. Elle ne pouvait espérer trouver mieux.

    Alors qu’elle s’approchait d’une vendeuse pour l’aviser de son intention de les acquérir, elle entendit prononcer son prénom derrière elle. Croyant à un simple concours de circonstance, elle n’y prêta pas plus d’attention. Pourtant la voix se fit insistante tandis qu’elle se rapprochait.

    -Alors Marine, on ne reconnait plus ses amies ?

    La familiarité du ton la força à se retourner. En face d’elle, vêtue élégamment dans une robe à fourreau rouge, se tenait Isabella, une amie qu’elle n’avait plus croisé depuis près de sept mois.

    -Isabella, quelle surprise de te retrouver ici, si je m’attendais…

    -Et moi donc, j’étais à des années lumières de penser te croiser dans cet hôtel. Tu achètes quelque chose pour ton Alejandro ?

    - Oui, je pensais à ces boutons de manchette…

    - Très original, je suis certaine qu’il va aimer l’attention. Est-il ici ?

    - Oui et non, il est en studio d’enregistrement pour un disque qui devrait sortir aux alentours de noël prochain. Je pensais le retrouver plus tôt mais tout ne semble pas aller comme il veut.

    - Voudrais-tu te joindre à nous pour diner avant d’aller au concert ?

    - De quel concert parles-tu ?

    - Celui qui va se donner ce soir à vingt et une heure à la Fenice. La huitième de DVORAK, une pure merveille. Je pensais du reste que c’était pour ça que tu étais venu ce soir dans cette sublime ville.

    - Peut-être qu’Alejandro pensait me faire la surprise de m’y inviter mais à présent c’est plus que compromis.

    Marine regrettait sincèrement ce contre temps car ce compositeur faisait partie de ceux qu’elle préférait entendre jouer. Isabella le savait du reste fort bien car n’était-ce pas à l’opéra de Paris qu’elles ‘étaient pour la première fois rencontrées alors que l’on jouait la neuvième symphonie de ce même compositeur. Si Alejandro pouvait se libérer de ce maudit enregistrement un peu plus tôt que le dessert, alors sans doute arriveraient-ils avant que ne soient jouées les premières notes.

    -Je dispose d’une place dans ma loge, si tu veux en profiter…

    La proposition ne manquait pas de la séduire. De report en report, le retour de son Alejandro pouvait largement dépasser l’heure du dessert. Maintenant le planter là alors qu’il travaillait d’arrache-pied pour leur construire un avenir n’était pas des plus charitables. Isabella dut ressentir l’hésitation de son amie car elle l’incita en usant d’un argument déterminant.

    -La Fenice est à moins de cent mètres de cet hôtel. Je propose que nous lui laissions un mot afin qu’il nous rejoigne sur place quand il le pourra.

    - Tu disais ne posséder qu’une place libre dans ta loge…

    - Alors on se serrera. Alejandro est un virtuose reconnu dans cette ville, je n’imagine pas un concierge l’éconduire sous prétexte que ma loge est trop petite. Allons, ne t’inquiète pas, il sera ravi de la surprise que nous lui ferons en l’invitant à nous rejoindre. Dis-moi oui, ne te fais pas prier davantage.

    - Bon, c’est entendu, je serai des vôtres. A quelle heure nous retrouverons-nous pour diner ?

    Les détails pratiques mis au point, les deux jeunes femmes se séparèrent l’espace d’une petite heure. Marine régla le montant de son cadeau à la caisse car elle ne voulait pas faire apparaitre la somme sur la note de sa chambre. Alejandro réglant le séjour, elle trouvait malvenu de lui demander en plus de payer son propre cadeau. Une petite heure à tuer, soit à peine le temps de se livrer à différent essayages pour composer la tenue dans laquelle elle apparaitrait ce soir.

    Cette huitième symphonie elle la connaissait presque par cœur mais à chaque fois, sous la baguette d’une chef d’orchestre différent, elle découvrait de nouvelles nuances qui lui ravissaient les oreilles. Décidemment cette soirée laissait augurer un bien meilleur contenu que celui qu’elle s’attendait à vivre initialement.

    A dix-neuf heure quinze elle, alla retrouver son amie qui l’attendait au bar en compagnie de son fiancé. La trentaine à peine dépassée, l’un comme l’autre cultivaient le même gout pour les arts sous toutes leurs formes. D’excellentes familles, les problèmes matériels ne faisait partie ni de leur vocabulaire ni de leur quotidien. En secret, Marine rêvait qu’un jour, Alejandro et elle puissent ressembler à ce joli couple qui respirait le bonheur fusionnel d’aspirer aux mêmes choses.

    -Alors ma chérie, des nouvelles ?

    - Non pas le moindre message, en tout cas rien depuis qu’il m’a fait déposer un tableau.

    - Offrir un tableau n’est jamais anodin, derrière ce type de cadeau se dissimule souvent un message. Que représentait-il ? Si toutefois ma question ne te semble pas trop indiscrète.

    - Du tout, sur la toile figurait un orchestre symphonique au grand complet.

    - Vraiment ? Alors pas de doute, pour moi il s’agit d’une invitation à se rendre à la Fenice ce soir. En tous cas, moi je ne l’aurai pas interprété autrement si Stan avait agi de la sorte. Je me trompe mon chérie ?

    - Pas du tout, tu traduis très bien mes pensées mon amour, comme d’habitude, devrais-je ajouter.

    Voilà bien le genre d’affirmation qui rassurait Marine. Elle se fustigea de ne pas y avoir songé toute seule. Alejandro lui donnait secrètement rendez-vous dans la Fenice pour mieux commémorer leur première rencontre ayant eu lieu lors d’un concert inoubliable dédié au génie de Vivaldi. Intérieurement elle remercia Isabella de lui avoir ouvert les yeux, sinon pour qui serait-elle passée de ne pas comprendre un message aussi clair.

    La contrariété de ne pas avoir vu Alejandro depuis son arrivée à Venise l’aveuglait. Bien décidée à ne pas se laisser surprendre une prochaine fois, elle acheva de boire son cocktail de fruits. A dix-neuf heure trente très précise, le trio passa à table pour diner. La conversation sans trame particulière aborda plusieurs sujets ayant en commun une extrême futilité. La mode et les nouvelles tendances occupèrent tout le plat principal. Le contexte, et surtout la ville de Venise ramena doucement les échanges verbaux vers l’amour et les sentiments amoureux. Isabella brûlait de connaitre la profondeur des sentiments qui liaient Marine à Alejandro et réciproquement.

    -Et s’il te demande en mariage ?

    - Le mariage est un engagement que je ne peux concevoir avec légèreté. J’aime Alejandro d’un amour sincère mais l’épouser c’est aussi entrer dans sa famille. Depuis bientôt un an que l’on se fréquente, je ne demande pas mieux que de rencontrer ses parents. Pourtant il ne cesse de repousser mes demandes au prétexte que sa famille, d’aristocratie ancienne, est d’un ennui mortel. Si nous devions fonder une famille pour y accueillir nos enfants, je dois savoir qui seront leurs grands-parents. Je vais finir par croire qu’il a honte de moi et de la condition dont je suis issue.

    - Je pense qu’il essaye de te préserver.

    - Sauf que je ne suis plus une enfant. Que sa famille m’accepte ou non ne changera pas l’opinion que je me fais de lui.

    - C’est vrai mais en l’épousant tu épouses aussi sa famille. Chez ces gens-là on ne présente pas une fille par semaine, celle que l’on convie à leur table est forcément la bonne. Ma présentation aux parents de Stan tout n’a pas été simple, le bras de fer avec sa mère connait toujours quelques problèmes. Leur fils était tout pour eux, ils idéalisaient sans doute une femme différente de ce que je suis. En m’asseyant à leur table je prenais ma place mais je leur volais aussi un peu de leur enfant. Avec son père la relation s’est rapidement arrangée mais par contre concernant sa mère…

    - Je saurai trouver les mots…

    - Les mots n’y seront pour rien, tu pourrais être la meilleure des candidates au bonheur de leur fils que ça ne suffirait pas. Si tu veux juste un conseil, sois toi-même et surtout ne te compose pas un personnage juste pour leur faire plaisir. L’authenticité de ce que tu es, tes valeurs et l’amour que vous vous portez, voilà bien ce contre quoi ils ne pourront pas lutter. Moi j’en ai pris mon parti, je sais ce qu’ils pensent de moi et de nous. Quand ils m’accueillent les bras ouvert je ne suis dupe de rien, ce n’est pas avec eux que je fonderai ma famille mais avec Stan. Quand le matin, à mon réveil, je l’entends me dire que depuis qu’il est avec moi, il croit en Dieu car jamais la nature n’aurait pu concevoir une si belle personne sans son aide, alors je me moque de ce que pense ses parents de moi et de notre bonheur.

    - Alejandro ne m’a encore jamais dit de si belles choses, Stan est d’un romantisme…

    - Mon Stan est un poète, par contre donne lui un violon et tu maudiras vite l’invention de la musique.

    Tous trois partirent dans un grand éclat de rire. La boutade d’Isabella venait de faire mouche. Comprenant mieux les réserves d’Alejandro à lui présenter ses parents, Marine acheva son repas déterminée à surmonter cet obstacle. Puisqu’il craignait pour elle, Marine trouverait les mots pour le convaincre que le jugement de ses parents n’altérerait pas les sentiments qu’elle nourrissait pour lui. Les minutes s’égrenaient dangereusement au cadran de sa montre, il fallait se dépêcher pour ne pas arriver en retard au concert.

    Même si la distance à couvrir ne représentait pas un long parcourt, la levée du rideau ne les attendrait pas. Et si une chose la répugnait, c’était bien d’arriver en retard. Un manque de savoir-vivre qu’elle assimilait à du mépris, soit tout le contraire de ce qu’elle ressentait pour ces virtuoses. Vêtue d’un tailleur strict typique de chez Chanel, Marine se différenciait de son amie drapée dans une grande robe parme. Stan habillé d’un smoking cintré à la taille complétait agréablement le trio. Installés confortablement au second des cinq niveaux que comptait la Fenice, face à l’orchestre, la loge d’Isabella ne devait pas manquer de faire des envieux.

    Suffisante pour trois, l’arrivée possible de son Alejandro la rendrait vite exigüe. Le rideau se leva et le chef d’orchestre gagna son pupitre sous les applaudissements nourris d’un public déjà acquis à sa cause. Par pure coquetterie, Marine bien que légèrement myope répugnait à porter des lunettes. L’essentiel de cet art se savourant avec l’ouïe, elle ne trouvait pas des plus pertinent de s’encombrer le nez d’une paire de lunettes. Les lentilles de contact la faisant énormément pleurer, elle s’accommodait de son mieux à sa myopie sans que ça ne la handicape plus que de raison.

    Dès les premières mesures elle comprit que sa soirée serait d’une qualité rare. L’interprétation de l’œuvre telle que la concevait ce chef d’orchestre embrassait celle qu’elle rêvait d’entendre depuis des mois. Minutes après minutes Marine jubilait de bonheur, une extase que vint briser Isabella lorsqu’elle se pencha par-dessus le devant de la loge. Se retournant brusquement vers son invitée, elle glissa à l’oreille de Marine.

    -Le second violon, juste sur la droite du chef d’orchestre, ce ne serait pas Alejandro par hasard ?

    Maudissant gentiment Isabella de venir ainsi interrompre ce pure moment de plaisir, elle mit une poignée de seconde à comprendre le sens de ses paroles. Forçant sur sa vision, elle ne pouvait de sa place qu’entrevoir la silhouette de ce violoniste sans pour autant l’identifier avec certitude. De toute manière ce qu’elle disait était tout bonnement impossible car son Alejandro se trouvait soit encore en studio en but à ses problèmes, soit en route pour leur hôtel.

    Devant son insistance, elle comprit qu’elle ne pourrait reprendre le fil de la symphonie que quand elle lui affirmerait le contraire. Fouillant dans sa pochette, elle en ressorti une paire de lunette à la monture fine puis la posa sur son nez. Pas de doute possible, Isabella ne se trompait pas ou alors leurs les trahissaient toutes deux.

    Que faisait donc là Alejandro ? Bien que la réponse s’entendre d’elle-même, pourquoi ne l’avait-il pas avisé de sa participation à ce concert ? Sans palliait-il une défection de dernière minute mais l’avertir ne lui aurait pas pris beaucoup de temps. Vraisemblablement avisé de sa présence dans cette ville, l’organisation de cet événement musical avait de suite songé à lui pour remplacer au pied levé une absence impromptue. N’ayant certainement pas participé aux répétitions, elle trouvait que son intégration au sein de cet ensemble symphonique était parfaite. Son Alejandro la rendait fière, peu de musiciens pouvaient ainsi en remplacer un autre sans note discordante.

    -Tu as raison c’est bien lui.

    - Quelle allure… Plus d’une femme dans la salle doit t’envier ce soir. Je serais libre qu’il ne me laisserait pas indifférente, regarde les au premier rang se pâmer pour ton beau violoniste.

    Marine préféra ne pas regarder celles dont parlait son amie car quand il s’agissait de son Alejandro, elle aurait tôt fait de sortir ses griffes. Chasse gardée, aurait-elle voulu lui marquer en gros dans le dos pour marquer son territoire. Que les amatrices de chair fraiche se détournent de son chemin sinon elles la trouveraient sur leur route. Qu’il soit dit une bonne fois pour toute qu’elle n’était pas prêteuse et encore moins partageuse.

    -Tu savais ?

    - Non pas du tout, pour une surprise…

    - Au moins ne serons-nous pas serrés dans cette loge pour assister à cette magnifique symphonie.

    Tout était dit. Reportant chacune leur attention sur l’œuvre musicale, elles se replongèrent dans l’univers de DVORAK. Stan, l’esprit vagabond, se laissait bercer par la mélodie enchanteresse tandis que son visage ne trahissait aucune émotion. La musique l’habitait. Marine eut un peu plus de mal à faire abstraction de la présence d’Alejandro. Quand les dernières notes de la huitième symphonie résonnèrent, un torrent d’applaudissement monta de la salle. Le public debout rendit hommage au talent des interprètes, au premier rang duquel trônait le chef d’orchestre. L’ovation ininterrompue ne justifia pas moins de sept rappels.

    -Tu vas le rejoindre en coulisse ?

    - D’habitude il ne veut pas que je m’y rende. Après une telle débauche d’énergie musicale, il a besoin de respirer au calme et à l’écart. Ce soir il ignore tout de ma présence dans cette salle, tant pis pour ses habitudes, je vais à mon tour lui faire la surprise.

    - Je ne suis jamais allée dans les coulisses d’une grande salle telle que celle-ci, tu accepterais que nous t’y accompagnions ? S’il te plait…

    Après l’avoir invité de bonne grâce dans leur loge, Marine voyait mal comment elle pourrait le lui refuser. Débordant de fierté pour celui qui sans doute bientôt lui ferait sa demande en mariage, elle prit le bras de son amie pour l’entrainer à sa suite. Stan tout naturellement leur emboita le pas.

    Rejoindre les coulisses et de là les loges dévolues aux artistes ne se fit pas sans mal. Le dédale de couloirs d’une part et la foule compacte des admirateurs souhaitant féliciter les musiciens n’arrangeait pas les choses. Fendant la foule en se répandant d’excuses, les deux femmes ne tardèrent pas à semer le pauvre Stan nettement moins à son aise au milieu de tous ces gens. Enfin elles touchaient au but.

    Au terme du couloir faiblement éclairé qu’elles traversaient, un buffet se voyait proposer aux artistes, offrant une collation à base de foie gras, champagne, caviar et autres denrées rares de qualité. Exactement à ce moment-là, comme dans un rêve, Alejandro paru dans son champ de vision se dirigeant vers le buffet. Le couloir baignant dans la pénombre, lui ne pouvait pas les voir. S’imaginant déjà devant lui tandis qu’il la prendrait dans ses bras, un sourire lui illumina le visage.

    C’est à ce moment que surgissant d’un porte situé juste derrière lui, trois jeunes femmes se précipitèrent vers lui. La soudaineté de leur apparition lui fit marquer le pas. Isabella, calquant ses pas dans les siens fit de suite la même chose. Marine respectait trop Alejandro pour s’interposer entre lui et ses fans. Demain ces mêmes groupies achèteraient certainement ses disques, il fallait savoir ménager celles et ceux qui les feraient vivre. Après tout ce n’était pas quelques secondes de plus à l’attendre qui allait changer le cours de sa vie.

    Sans crier gare, une quatrième jeune femme les rejoignit bientôt. Avec elle tout bascula. Si les trois premières ne demandaient qu’un peu d’attention et des autographes, la nouvelle venue possédait d’autres vue sur son Alejandro. Le prenant par la taille, cette blonde aux cheveux courts l’enlaça. Pire, ne s’arrêtant pas là, elle s’empara de son visage pour l’embrasser fougueusement sur les lèvres. Marine n’en croyait pas ses yeux. Alors qu’elle s’attendait à ce que son Alejandro la repousse fermement pour la remettre à sa place, il lui rendit son baiser avec encore plus de passion.

    Atterrées les deux jeunes femmes se regardèrent sans esquisser le moindre mouvement. Marine hésita entre faire un scandale maintenant à Alejandro ou aller claquer celle qui venait de s’essuyer les pieds sur son histoire d’amour. Ses sentiments bafoués réclamaient du bruit et de la fureur, ils n’allaient pas s’en tirer à si bon compte. Alors qu’elle lui tendait langoureusement un toast débordant de caviar, Isabella comprit que tout cela aller rapidement tourner au vinaigre. Plus lucide que Marine dont le sang bouillait, elle la retint de justesse alors qu’elle prenait son élan pour leur vomir son dégout.

    -Non Marine, pas ici, pas maintenant. Ne leur donne pas la satisfaction de te rendre ridicule. Fais-moi confiance, tu auras ta vengeance, tu leur rendras la monnaie de leur pièce. Viens, rentrons à l’hôtel, pour ce soir il paiera jusqu’au dernier centime !

    Marine, les larmes aux yeux, fixa une dernière fois celui qu’elle croyait bientôt épouser avant de rebrousser chemin. Isabella avait raison, inutile d’ajouter du médiocre à une situation qui en débordait déjà. Comment avait-elle pu se laisser tromper de la sorte sans rien soupçonner ?

    Certains prétendaient que l’amour rendait aveugle, elle ne pouvait que leur donner mille fois raison. Mais maintenant qu’elle retrouvait la vue, il allait s’en souvenir longtemps. Il s’était bien gardé de lui dire qu’il jouait ce soir dans ce superbe théâtre, elle en comprenait la raison. Puisqu’il ignorait tout de sa présence dans ce couloir, à son tour il boirait le calice jusqu’à la lie.

    Isabella fulminait elle aussi. Ils retrouvèrent Stan dans le hall principal, tout près de la sortie. Le visage de sa douce ne lui inspira rien de bon. Elle le rabroua sèchement à peine avait-il ouvert la bouche innocemment. Comprenant que le temps était à l’orage, il battit bien vite en retraite sans demander plus d’explication. Revenu à leur point de départ, il assista en spectateur au dialogue que s’échangèrent les deux jeunes femmes. Renonçant provisoirement à toute explication, il attendait patiemment que sa compagne revienne à de meilleurs sentiments.

    -Veux-tu que je te tienne compagnie cette nuit ?

    - Merci beaucoup Isabella mais ça va aller. Sans toi tout à l’heure je ne sais pas comment j’aurais réagi. Sur le moment je pense que de rage j’aurais pu faire une bêtise.

    -Ils méritaient que je ne te retienne pas, mais j’ai pensé à toi et au plaisir que tu leur aurais procuré à te donner en spectacle. A ta place je commanderai deux bouteilles de leur meilleur champagne et un pot entier de caviar. Il est temps que ton Alejandro passe à la caisse, commence par le frapper au portefeuille. A ta place je serais sans pitié pour son compte en banque. Fais lui comprendre ce qu’une femme blessée peut exiger en réparation.

    - Oui, tu as raison, ce soir l’addition va être salée !!!

    Isabella lui rappela une dernière fois qu’elle pouvait compter sur son soutien puis le trio se sépara. Il tardait à Marine de se retrouver seule. En fait, sans oser l’avouer à son amie, de peur d’être ridicule, elle culpabilisait. Comment n’avait-elle pas pu voir que son Alejandro lui échappait ? Un homme ne trompait pas une femme sans signes avant-coureur.

    L’avait-elle à ce point étouffé de son amour, qu’il ressente un besoin de liberté ? Ou à quelle attente n’avait-elle pas répondu ? Elle se ressaisit. Pourquoi s’acharnait-elle ainsi à s’auto flageller ? Pour un peu elle se considérerait comme coupable alors que son statut était plutôt celui de victime. De toute évidence Isabella avait raison, une bonne bouteille de champagne millésimé lui ferait le plus grand bien.

    Un simple coup de fil au service d’étage suffit pour entériner la chose. Moins de dix minutes plus tard sa commande se trouvait devant elle. Caviar, saumon, langoustine et champagne s’étalaient sous ses yeux. Rien que le meilleur de leur carte, de quoi mettre le feu à n’importe quelle carte bleue. Elle commença par une puis rapidement deux coupes de champagne.

    Alors que l’alcool commençait à la griser, on frappa de nouveau à sa porte. Pensant que son amie Isabella venait se joindre à elle, Marine ouvrit la porte sans demander qui se trouvait derrière. C’est ainsi qu’elle se retrouva nez à nez avec Alejandro sans pour autant être prête à l’affronter. Heureusement que l’alcool se chargeait de désinhiber ceux qui tombaient sous son influence. Elle, si posée et pleine de retenue, allait pouvoir laisser libre court à sa bouche pour lui dire ce qu’elle avait réellement sur le cœur. Pour autant, elle lui laissa une dernière chance de se justifier.

    -Bonsoir mon amour, je voulais venir te rejoindre plus tôt mais les problèmes se sont accumulés. La journée m’a paru interminable, pour finir il y a eu ce buffet…

    - Alejandro, comment peux-tu te présenter devant moi après cette soirée ? Tu me disais m’aimer et moi, naïve, je buvais tes belles paroles mielleuses. Paroles fielleuses oui !!! Comme tu as dut bien t’amuser avec moi. Tu disais à l’instant que tes problèmes d’étaient accumulés, moi je dis qu’ils ne font que commencer. Personne ne se moque de moi sans en subir les conséquences. Je vais te pourrir la vie, tout le monde va savoir très vite qui se cache réellement derrière ce visage angélique.

    - Mon amour tu as bu…

    - Tu es bien placé pour me faire des reproches monsieur le menteur. Oui j’ai bu mais c’est toi qui va trinquer ! Nous sommes d’accord sur deux choses : la journée a été interminable et pour finir il y a eu ce buffet. Je t’aimais Alejandro, et par amour j’aurai pu te pardonner bien de choses mais pas le mensonge, pas la trahison.

    - Attend, je peux t’expliquer…

    - Pauvre fou, couvrir ton mensonge par un autre ne te sauvera plus. Pour ton malheur et pour le mien j’ai assisté à ton concert ce soir. Et oui, gros malin, je me trouvais à la Fenice, dans la loge d’Isabella. Pour te complimenter nous sommes descendus te rejoindre mais je n’étais pas la première à reconnaitre tes talents. Monsieur joue excellemment bien du violon, et du pipeau aussi !! A te voir enlacer cette blonde et l’embrasser à pleine bouche, tu ne venais pas juste de la rencontrer. J’ignore depuis combien de temps tu entretiens une relation avec cette blondasse et je ne veux surtout pas le savoir. Je sais que c’est toi qui a réservé cette chambre mais tu prends tes clics et tes clacs et tu fiches le camp.

    - Marine, mon amour tu te trompes, mais c’est vrai que j’aurai déjà du tout te dire depuis maintenant bien longtemps…

    - Un conseil monsieur le musicien, n’utilise plus jamais devant moi le verbe tromper sinon je ne réponds plus de rien. Allez ouste, du balais, va retrouver ta pouffe, sois heureux et fais lui six ou sept enfants que ça lui déforme bien les hanches.

    - Marine, écoute-moi…

    - Il y a plus de Marine, ni ce soir ni jamais. Sors tout de suite de cette chambre sinon je te promets que je vais tout casser. Allez, du vent !!!

    Avec une énergie décuplée par l’alcool, elle le repoussa jusque sur le palier et referma la porte derrière lui. De nouveau seule dans cette trop grande suite, ses nerfs lâchèrent et elle fondit en sanglots. Tenant toujours fermement la bouteille de champagne de la main droite, elle glissa lentement sur le sol pour finir par se retrouver assise à même la moquette épaisse.

    Les larmes ruisselaient le long de ses joues sans qu’elle puisse les retenir. Mais pleurer lui faisait du bien, il fallait que son malheur sorte de son corps sous une forme ou sous une autre. Quand enfin le flot se tarit, elle se senti mieux, comme libérée. Elle se remit debout. Comme elle se dirigeait de nouveau vers le plateau contenant ce qu’elle avait commandé, de nouveau on frappa à sa porte.

    Si Alejandro tentait un come-back pour recoller les morceaux, il ne serait pas déçu. Elle ouvrit d’un coup sec la porte de sa chambre en brandissant sa bouteille de champagne presque vide de manière menaçante. Le pauvre garçon d’étage qui attendait sur le palier ne put s’empêcher de faire un pas en arrière sous la menace des plus explicites. Marine bredouilla des excuses tandis qu’elle se voyait remettre un nouveau tableau dont la taille avoisinait le précédent. Inutile d’être un grand visionnaire pour en deviner la provenance.

    S’il croyait que quelques coups de pinceau allaient tout réparer, il se trompait lourdement. Dans la réalité la gomme ne servait à rien, ce qui était fait, était fait. Maintenant il devait assumer ! Elle le posa sans l’ouvrir à côté du précédent et s’en retourna vers son plateau. Etait-ce les émotions mais à présent elle avait faim.

    Posant le plateau à même le sol elle s’improvisa une dinette. Pour commencer elle dévora la douzaine de langoustines de bon appétit. Si manger servait à compenser, elle ne ferait pas mentir l’adage. Le saumon et le pain toasté furent ses secondes victimes. Ne restait plus pour la narguer qu’un pot de caviar et une flute et demi de champagne. L’un comme l’autre ne serait pas taille à l’affronter cette nuit. Alors que sa petite cuillère en argent plongeait dans les œufs agglutinés les uns aux autres, elle se demanda depuis combien de temps elle n’avait pas consommé ce met exquis.

    La réponse fusa : depuis qu’elle fréquentait Alejandro car il faisait une allergie violente au béluga. De surprise elle reposa le couvert. Pourtant dans ce couloir, à ce buffet, c’était pourtant bien du caviar qu’il dégustait en charmante compagnie. Sur ce sujet là aussi, il l’aurait trompé ? Impossible ! Non qu’elle l’en cru incapable après cette soirée mais de ses yeux elle avait constaté les ravages que pouvaient produire les fruits de mer sur son organisme. Lors d’un diner une bouchée à la reine les avait conduit le reste de la nuit aux urgences de l’hôpital Cochin dont elle gardait un méchant souvenir.

    Plongé dans des abimes d’expectative, Marine réagit tardivement à la sonnerie de son portable. Sans doute Isabella qui s’inquiétait pour elle. Dans la minute suivante un SMS se chargea de la détromper sur l’identité de son expéditeur. Alejandro, encore lui, la suppliait de venir la rejoindre dehors pour tout lui expliquer de ce malentendu. Il indiquait l’attendre dix minutes. Au-delà, il disparaitrait et elle n’entendrait plus jamais parlé de lui.

    Le rejoindre ? Et pourquoi pas lui tomber dans les bras pendant qu’il y était… Comment pouvait-il seulement envisager une seconde qu’elle puisse donner suite à son invitation ? Pourtant une petite voix dans sa tête ressassait cette histoire d’allergie. Dans ce couloir, à la Fenice, elle ne pouvait pas l’avoir confondu avec un autre, non pas de si près. Si sa vue lui jouait parfois des tours, celle d’Isabella semblait parfaite.

    Ne l’avait-elle pas identifié au beau milieu des autres musiciens ? Plus que sept minutes pour se décider. De quelle explication pouvait-il bien se targuer de lui donner ? Plus que cinq minutes. A cet instant elle s’approcha du tableau qu’il venait de lui faire déposer. Arrachant brutalement le papier qui le protégeait, la scène peinte sur la toile l’interpella. Il s’agissait d’un peintre qui peignait lui-même un tableau ayant pour modèle un joueur de violon qui lui ressemblait trait pour trait.

    Avant que sa conscience ne la mette en garde des conséquences d’une action irréfléchie, Marine ouvrit la porte de sa chambre pour se précipiter dans les escaliers. Combiens de minutes ou de secondes lui restaient-ils avant que le délai n’arrive à expiration ? Dévalant l’escalier principal pieds nus à perdre haleine, elle priait intérieurement pour qu’il patiente encore un peu le temps qu’elle le rejoigne. Jaillissant sur le parvis de la jetée, elle le vit magnifique en train de l’attendre au pied d’une gondole que son gondolier peinait à conserver stable.

    -J’ai eu si peur que tu ne partes…

    - Sans toi je n’irai nulle part, je serai monté t’enlever à tes certitudes si tes pas ne t’avaient conduit jusqu’à moi. Pardonneras-tu jamais à l’idiot que je suis de ne pas avoir osé te dire la vérité plus tôt ?

    - Avant de parler de pardon, il va falloir que tu t’expliques, ensuite je verrai.

    - Monte dans la gondole, je vais te conduire dans un endroit qui vaudra toutes les explications du monde. Ensuite insulte moi, maudit moi mais ne me quitte pas, je ne peux pas vivre sans toi. Je comptais tout te dire durant ton séjour mais pas que ce scénario se produise.

    Marine prit place à ses côtés dans la gondole tandis qu’elle s’éloignait du quai. Alejandro tenta de lui prendre la main mais elle ne s’y prêta pas.

    -Où allons-nous ?

    - Je te conduis à la villa Milano, je veux que tu rencontres quelqu’un.

    - Ton frère jumeau je présume, le vrai Alejandro ?

    - Comment as-tu compris ?

    - Le tableau, le caviar…

    - Le caviar ?

    - C’est un peu long à expliquer, tu comprendras mieux en réglant la note de la chambre.  Alors si tu me disais tout…

    - Mon prénom est Rodolpho, pas Alejandro. Quand je t’ai rencontré pour la première fois, mon cœur s’est emballé puis ensuite a failli s’arrêter lorsque tu as quitté cette soirée. J’ignorais comment, mais je ne voulais plus qu’une seule chose : te revoir. De ton côté je ne savais même pas si tu m’avais remarqué. Alors j’ai mené ma petite enquête en interrogeant tous les participants de cette soirée. Deux jours plus tard je connaissais ton nom et ta passion pour la musique classique. Malheureusement je ne suis pas doué pour les arpèges, seulement pour la peinture. Par contre mon frère, Alejandro, était et est toujours un des musiciens les plus prometteurs de sa génération. Endosser son identité pour t’approcher n’a pas été bien difficile comme tu le devines. Ensuite lorsqu’il donnait un concert quelque part, je t’offrais des places et venais te rejoindre avant que tu ne me retrouves en coulisse. Tout a été pour le mieux jusqu’à ce soir.

    - Tu ignorais qu’il se trouvait à Venise ?

    - Non je le savais, il devait venir enregistrer un double album de musique de chambre mais pas se produire à la Fenice. De mon côté un vernissage dans une galerie renommée a marché bien au-delà de mes espérances. Pour fêter ce succès, mon ancien maitre aux beaux-arts venu voir les travaux de son ancien disciple, a insisté pour me présenter à des personnalités influentes lors d’un buffet improvisé. Voilà le pourquoi de mon retard. Si j’avais su que ta soirée te conduirait à la Fenice et que mon frère remplacerait au pied levé le second violon malade, entre ma carrière et toi je n’aurai pas hésité une seconde.

    - Mais pourquoi ne pas m’avoir dit tout ça plus tôt ?

    - Je suis un idiot qui s’est laissé enfermer dans son mensonge. Au début je ne savais pas si tu aimais l’homme ou l’artiste, et surtout je ne voulais pas prendre le risque de te perdre. Au fil des semaines t’avouer la supercherie revenait à te dire que mon amour était bâti sur un mensonge. Je n’ignorais pas qu’un jour cette conversation aurait lieu même si je la redoutais, mais dans ces conditions jamais.

    - Tu ne me faisais pas confiance ?

    - Je n’ai jamais douté de toi, c’est moi qui devait t’avouer ne pas t’avoir fait confiance en te mentant. J’espère que tu me pardonneras.

    -Je m’étais habituée à Alejandro, j’imagine que je vais devoir me faire à l’idée d’unir mon existence avec Rodolpho…

    La gondole arriva à destination. Rodopho redoublant de prévenance aida Marine à mettre pied à terre. Déjà des notes de musique enivrante parvenaient à leurs oreilles. Une trentaine d’invités occupaient l’espace du rez-de-chaussée de la villa. Fendant la foule, Alejandro se porta à leur rencontre et tomba dans les bras de son frère.

    -Tu me présentes…

    -Bien sûr, Alejandro permets moi de te présenter celle avec qui je souhaite unir mon destin, Marine DELAPAIX.

    - Mon frère puis-je l’embrasser en signe de bienvenu ?

    Avant que Rodolpho ne le lui permette, Marine accéda à sa demande et se prêta bien volontiers au baiser de bienvenu. Puis se retournant vers son frère elle crut bon d’ajouter une phrase que personne ce soir ne s’attendait à entendre prononcer.

    -Rodolpho chéri, ôte-moi d’un doute, t’ai-je jamais parlé de ma sœur jumelle Nathalie….

     

    FIN


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  • Bonjour à tous et à toutes,
    La semaine qui arrive se déclinera sous le signe des vacances, alors si comme moi durant ces congés de printemps vous préférez les livres et le soleil à l’ennui et son amertume, venez partager quelques pages du Marquis du Val de Brume.
    http://ecrivain75.eklablog.com
    Un grand merci pour commencer. Ce mercredi vous êtes venus nombreux sur mon blog pour découvrir ma nouvelle romantique sur le thème de Venise, j’espère qu’elle vous aura plu.
    Courant de semaine prochaine mon éditeur s’est engagé à me fournir les ultimes épreuves de la Reine noire, dernière étapes avant sa mise sous presse. Je me donne dix jours pour en valider l’ensemble des pages, ainsi je respecterai le délai que je me suis fixé quant à sa date de parution.
    Le troisième et dernier volume de cette trilogie entame pour sa part la dernière ligne droite. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il soit en librairie en fin d’année.
    Je vous laisse à présent retrouver la suite des aventures du Marquis qui vient de se poser aux Etats-Unis. Lui et son neveu viennent de retrouver la Marmotte mais tout le monde ne partagera sans doute pas le même plaisir de le voir débarquer pour revendiquer la part d’héritage d’Antoine…
    Bon WE à tous et à toutes, bonnes vacances à ceux qui le seront et dans tous les cas, à lundi pour la suite du Prophète noir.


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